Réponse de M Cazeneuve à ma question au gouvernement: "Nous sommes le premier gouvernement... qui diminue les charges des entreprises"... Ben voyons !... - 09 janvier 2014
Au cours de la séance du 7 Janvier à l'Assemblée Nationale, j'ai posé au premier ministre la question qui suit .
Non seulement le ministre avoue qu'il n'y a pas de baisse des dépenses publiques (mais un ralentissement de la hausse... subtil), mais en plus, il affirme que le gouvernement baisse les charges sur les entreprises. Il oublie qu'en arrivant au pouvoir, ce gouvernement a procédé à une hausse de 20 milliards d'euros d'impôt sur les entreprises à début 2013, alors que le Crédit Impot Compétitivité Entreprise n'entrera réellement en vigueur qu'en 2014 pour la plupart des entreprises.
Les ménages ont besoin d'être soutenus, les entreprises aussi car ce sont elles qui créent les emplois pérennes...
M. le président. La parole est à Mme Laure de La Raudière, pour le groupe de l’Union pour un mouvement populaire.
Mme Laure de La Raudière.
Monsieur le Premier ministre, le 31 décembre, lors de ses vœux, le
Président de la République s’est adressé à des Françaises et à des
Français particulièrement inquiets de la situation de notre pays. Il
leur a souhaité la bonne année et la bonne santé, comme de tradition.
Cela est courtois, mais il a oublié de leur rappeler qu’ils allaient
trinquer en 2014 ! Alors que les écrans de télévision s’éteignaient, une
avalanche de prélèvements nouveaux – à hauteur de 12 milliards d’euros –
s’abattait sur les Français qui n’en peuvent plus : augmentation des
cotisations retraite des salariés et des employeurs ; augmentation de la
TVA ; augmentation des tarifs d’électricité ; augmentation des impôts
pour les familles avec le quotient familial raboté.
À défaut de
bons vœux, nous avons au moins eu droit à des aveux en bonne et due
forme : aveu d’une pression fiscale beaucoup trop forte ; aveu d’une
dérive des dépenses publiques ; aveu d’un excès de normes et de
contraintes pesant sur les ménages comme sur les entreprises.
Le
Président de la République a voulu nous faire croire à un changement de
cap avec son pacte de responsabilité. Monsieur le Premier ministre,
êtes-vous aujourd’hui prêt à prendre les décisions qui s’imposent si
vous voulez tenir la parole de François Hollande devant les Français ?
Êtes-vous prêt à retirer la loi dite de décentralisation qui complexifie
encore plus le fameux mille-feuille territorial et alourdit les
dépenses publiques ? Êtes-vous prêt à retirer le verbeux projet de loi
agricole au profit de décisions immédiates de soutien aux agriculteurs
et de mesures de simplification ? Enfin, êtes-vous prêt à annuler
immédiatement toutes les hausses d’impôt qui touchent les Français
depuis votre arrivée au pouvoir ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé du budget.
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget.
Madame la députée, je vous remercie pour votre question, qui me permet
d’apporter un certain nombre de précisions. Tout d’abord, la dépense
publique ne dérape pas. Vous vous souvenez, madame la députée, qu’elle a
augmenté de 170 milliards d’euros entre 2007 et 2012, (Exclamations sur les bancs du groupe UMP)
que le rythme d’augmentation de la dépense publique, pendant les dix
ans où vous avez été en situation de responsabilité, a été de 2 % et que
nous avons divisé par quatre le rythme d’augmentation de la dépense
publique …puisque dans le budget 2014, qui a été débattu devant le Parlement,
l’évolution de la dépense publique sera de 0,4 % – le Conseil
constitutionnel et le Haut conseil des finances publiques l’ont
d’ailleurs reconnu.
Deuxième point sur lequel je voudrais
insister : cet effort de réduction de la dépense publique porte ses
fruits en matière de réduction des déficits. Lorsque nous sommes arrivés
en situation de responsabilité, le dernier déficit connu était de
5,3 % ; en 2012, il était de 4,8 % ; en 2013, il sera de 4,1 % ; de
3,6 % dans le budget présenté pour 2014. Les déficits diminuent bien ;
or s’ils diminuent, cela signifie que des efforts sérieux de maîtrise de
la dépense publique sont faits.
Troisième point : nous sommes le
premier gouvernement depuis très longtemps qui diminue les charges des
entreprises et leur fiscalité de façon significative. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Dans le budget pour 2014, ce sont 10 milliards d’euros d’allégements
nets de charges sur les entreprises, dans le cadre de la montée en
puissance du crédit d’impôt compétitivité-emploi. Nous pouvons y ajouter
les 2 milliards d’euros de diminution de la pression fiscale, liée à la
baisse des prélèvements sur les entreprises en 2014. Et il ne vous a
pas échappé, madame la députée, que dans le cadre de l’accord sur la
formation professionnelle, qui vient d’être signé sous l’égide de Michel
Sapin, les charges qui pèsent sur les entreprises diminueront de près
de 2 milliards d’euros.
Lorsque vous dites que les charges pesant
sur les entreprises augmentent, cela est totalement faux. Nous allons
poursuivre notre stratégie, dans le cadre du pacte de responsabilité,
pour créer davantage de compétitivité et d’emploi.
1 Commentaire |
lulu 28
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Je suis très surpris de l'amnésie des journalistes, des économistes, et des politiques devant le culot de ce gouvernement qui s'arroge le diplôme de "premier gouvernement abaissant les charges des entreprises". |
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