Presse: Interview dans "Capital, articles dans "Les Echos" et "La Tribune" - 29 juin 2011
Voici les propos que nous avons échangés avec "Capital.fr"
L’Etat doit sanctuariser la notion de neutralité du net, estime Laure de La Raudière, député UMP d’Eure-et-Loir, qui déposera à l’automne une proposition de loi en ce sens à l’Assemblée nationale. Si ce principe n’était plus respecté, les opérateurs pourraient privilégier la diffusion sur internet de certains contenus – les leurs ou ceux de leurs partenaires commerciaux – au détriment des autres.
Capital.fr : La neutralité du net, ce principe essentiel au web, qui veut que toutes les données transitent à la même vitesse sur internet sans aucune discrimination, est-elle réellement en danger ?
Laure de La Raudière :
Ce principe a récemment été mis à mal à plusieurs reprises en France.
Certains flux, principalement vidéos, ont été écrasés par les opérateurs
lors de pics de trafic. Des sites de téléchargement ont ainsi vu leur
accessibilité nettement dégradée. Le risque d’une remise en cause de la
neutralité du net est donc bien réel. D’autant que les opérateurs
pourraient souhaiter contraindre l’accès à la toile, comme c’est déjà le
cas sur le mobile. Pour des raisons de saturation de la bande passante
disponible sur les réseaux mobiles, la consommation d’internet est
bridée sur les téléphones portables et dépend de l’offre souscrite. Les
opérateurs aimeraient bien faire de même sur les forfaits internet.
Capital.fr : Un internet à plusieurs vitesses, qui dépendrait du prix de l’abonnement, est-il envisageable en France ?
Laure de La Raudière :
Aux Etats-Unis ou au Canada, c’est une réalité : les forfaits
discriminants, la facturation au volume, réservant finalement aux plus
aisées les débits les plus importants, fleurissent. En France, où la
concurrence est beaucoup plus vive, nous devrions échapper à de telles
pratiques. Les clients n’hésiteront pas à changer d’opérateurs si
l’offre ne les satisfait plus. Pour les consommateurs, le risque est à
mon avis ailleurs sur les réseaux fixes.
Capital.fr : C’est à dire…
Laure de La Raudière : Le
FAI peut être tenté de privilégier la diffusion via ses tuyaux de ses
contenus ou de ceux d’un de ses partenaires commercial, ce qui entraine
une distorsion de concurrence évidente. S’il est normal que les
opérateurs développent de nouveaux services payants et cherchent à les
promouvoir, cela ne doit pas se faire au détriment des autres
entreprises. D’après les discussions que j’ai eues avec eux, ils
semblent d’accord pour respecter cette neutralité. Mais ils ne veulent
plus être les seuls à financer les tuyaux qui font transiter les
données... Derrière la neutralité du net se joue en fait un bras de fer
entre les opérateurs et les géants du web, comme Google ou Facebook, qui
utilisent toujours plus de bande passante mais ne veulent pas payer
plus cher l’interconnexion aux réseaux.
Capital.fr : Comment faire respecter cette neutralité ?
Laure de La Raudière : La
neutralité est un principe cardinal de l’Internet. L’Etat doit donc
sanctuariser cette notion, ce qui est d’ailleurs, en partie, l’objet de
la proposition de loi que je déposerai au nom de l’UMP à l’automne à
l’Assemblée Nationale. L’objectif est d’inscrire ce principe dans la loi
et de donner à l’Autorité de régulation des communications
électroniques et des postes – l’Arcep – la mission de vérifier que cette
neutralité est respectée.
Propos recueillis par Frédéric Cazenave
Un article dans "la Tribune" du 28 Juin 2011, et un autre dans "Les Echos" du même jour.
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