UMP : les sensibilités d'aujourd'hui ont chassé les chapelles d'hier - 08 décembre 2010
Voici la tribune que j'ai co-signée dans le journal Le Monde d'aujourd'hui, 8 décembre 2010
En 2002, les différentes formations de la droite et du centre de notre pays ont pris la décision historique de se fondre en une seule formation politique, mettant ainsi fin à des décennies de querelles de suprématie sur cette partie de l'échiquier politique.
Le constat était imparable, nos concitoyens ne comprenaient plus nos batailles électorales et militantes continues qui se terminaient invariablement par un travail en commun dès lors qu'il s'agissait de gouverner. Chacun prit sur lui d'abandonner sa chère chapelle pour construire ensemble une cathédrale : l'UMP.
Seul François Bayrou décida de conserver sa chapelle, mais il fait encore aujourd'hui l'amère constat que si une chapelle personnelle a du charme, des touristes y passant de temps à autre, les fidèles préfèrent toujours fréquenter la cathédrale.
Afin de ménager les susceptibilités, la répartition des responsabilités au sein de l'UMP se fit dans un premier temps par fléchage en fonction des formations politiques d'origine.
Puis des sensibilités politiques se sont faites jour, une aile sociale autour de centristes revendiqués s'est exprimée, une sensibilité réformatrice – libérale est apparue, un pôle gaulliste s'est formé, et récemment une droite populaire assumée a pris corps.
Et en y regardant de plus près on s'aperçoit que chaque sensibilité qui s'est organisée a recruté au sein de l'ensemble des anciennes formations politiques ; que ce soit chez les centristes, les réformateurs, au chêne ou à la droite populaire. Le fléchage prit donc naturellement fin, sans drame et sans heurts.
NOUVEAU GOUVERNEMENT
C'est dans cet état d'esprit que nous, jeunes parlementaires de la majorité avons pris la formation du nouveau gouvernement emmené par François Fillon. Nous sommes de jeunes députés, mais nous avons, pour la plupart d'entre-nous, un long parcours de militants dans les anciennes chapelles aujourd'hui disparues.
Nous avons donc, presque tous, été très attachés à ces anciennes formations politiques qu'elles soient issues de l'UDF (le CDS devenu Force démocrate, le Parti républicain devenu Démocratie libérale) ou que ce soit le RPR. C'est là que nous avons fait nos premiers pas en politique, connu nos premières victoires, subi nos premières défaites ; en fait entamé un véritable parcours initiatique.
Cependant, nous nous retrouvons tout-à-fait dans ce nouveau gouvernement qui représente pleinement les nouvelles sensibilités de l'UMP. Qui disputera la fibre sociale au premier ministre François Fillon dont Philippe Seguin fut le mentor ? Christine Lagarde ou Luc Chatel ont-ils une vocation réformatrice moins affirmée qu'Hervé Novelli ? Nathalie Kosciusko-Morizet aurait-elle la main moins verte que Jean-Louis Borloo ? Michel Mercier, Maurice Leroy et Philippe Richert auraient-ils de moins bons certificats de centrisme qu'Hervé Morin, Jean-Louis Borloo ou Valérie Létard ?
Nous jouons pleinement le jeu de l'UMP. Nos formations politiques d'origine font désormais partie de notre passé, nous les retrouvons avec plaisir lorsque nous feuilletons nos albums souvenirs, mais pour l'action politique au service de notre pays nous regardons résolument vers l'avenir, il y a tant de belles nouvelles choses à construire ensemble…
Valérie Boyer, députée des Bouches du Rhône
Laure de la Raudière, députée d'Eure et Loir
Nicolas Dhuicq, député de l'Aube
Philippe Gosselin, député de la Manche
Françoise Guegot, députée de Seine Maritime
Sébastien Huyghe, député du Nord
Franck Riester, député de Seine et Marne
Valérie Rosso-Debord, députée de Meurthe et Moselle
Isabelle Vasseur, députée de l'Aisne.
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