Le ministre du
travail, de l’emploi et de la santé a pris connaissance avec intérêt de
la question écrite relative à la création, à compter du 1er janvier
2011, d’une contribution à la charge des bénéficiaires de rentes au
titre de retraites dites « chapeaux », dont bénéficient les anciens
salariés de certaines entreprises à la condition qu’ils y aient achevé
leur carrière.
La préoccupation d’équité a été au cœur de
la discussion parlementaire sur cette question et le Parlement a pris
soin de ne pas assimiler la situation des systèmes de retraites qui
bénéficient à l’ensemble ou une grande partie des salariés de
l’entreprise, à celle où les rentes sont limitées à un nombre défini de
cadres ou dirigeants d’entreprise.
La disposition adoptée
en loi de finances pour 2011 prévoyait donc un mécanisme de seuils
permettant d’exonérer totalement les rentes les plus modestes, assorti
de limites plus favorables pour les retraites déjà liquidées. Il
convient par ailleurs de rappeler que ces rentes constituent, pour leurs
bénéficiaires, un troisième étage de pension, qui s’ajoute à la
retraite de base et à la retraite complémentaire.
Le
mécanisme adopté en loi de finances pour 2011 a fait l’objet d’une
refonte en loi de finances rectificative pour 2011 dans le but d’en
simplifier le mécanisme et d’en augmenter l’équité.
Ainsi,
les rentes versées au titre des retraites « chapeaux » liquidées avant
le 1er janvier 2011 et qui sont inférieures – pour la seule part
relevant de ce « 3e étage » s’ajoutant à la pension de base et
complémentaire – à 500 euros par mois sont totalement exonérées de cette
contribution puis, les montants supérieurs à cette franchise de 500
euros par mois sont, désormais, soumis aux prélèvements par tranche
suivants : 7 % entre 501 et 1 000 euros, 14 % entre 1 001 et 24 000
euros puis 21 % au-delà de 24 000 euros.
Quant aux rentes
versées au titre des retraites « chapeaux » liquidées après le 1er
janvier 2011, la franchise s’élève à 400 euros par mois et les montants
supérieurs à cette franchise sont, désormais, soumis aux prélèvements
par tranche suivants : 7 % entre 401 et 600 euros, 14 % entre 601 et
24 000 euros puis 21 % au-delà de 24 000 euros.
Les
données statistiques collectées pour l’établissement du rapport remis au
Parlement en septembre 2010 en application de l’article 15 de la loi de
financement de la sécurité sociale pour 2010 font apparaître que près
de 80 % des 90 000 bénéficiaires d’une retraite « chapeau » seront ainsi
totalement exonérés de la nouvelle contribution.