Remettons la science au cœur de nos débats ! Explications sur mon vote contre l’inscription d’une interdiction du glyphosate dans la loi - 18 juin 2018
La décision de l’Assemblée nationale de ne pas voter en faveur d’une inscription dans la loi d’une interdiction du glyphosate suscite de nombreuses réactions, souvent violentes – je suis traitée d’empoisonneuse par certains, toujours passionnés.
J’étais présente dans l’hémicycle lorsque cette mesure a été rejetée : je souhaite vous apporter un certain nombre de clarifications à la question, et vous exposer ma position.
Tout d’abord, je constate que susciter la peur et la méfiance chez le consommateur est un système désormais bien connu et largement utilisés par ceux qui veulent imposer leur modèle. Cela m’attriste, et ne permet pas un débat apaisé.
Je ne souhaite retenir que les données scientifiques. Si le glyphosate peut effectivement à certaines doses importantes d’ingestion, être cancérigène, toutes les études scientifiques démontrent aussi que les doses résiduelles extrêmement faibles qui pourraient persister dans les produits agricoles français, ne représentent aucun danger pour la santé !
D’autre part, de nombreux Français achètent des aliments importés depuis des pays où la réglementation est moins sévère qu’en France vis-à-vis des produits phytosanitaires, sans se soucier de cela.
On viendrait alors imposer une règlementation drastique aux agriculteurs français, tout en acceptant que des produits importés ne respectent pas les mêmes règles. D’autant que moins chers, ils seront davantage prisés par les consommateurs. Cet exemple suffit à démontrer que le débat sur le glyphosate n’est pas un débat de santé publique, mais une guerre d’intérêts économiques et idéologiques. Nous oublions un peu vite que nous avons une des meilleures sécurités alimentaires au monde !
En tant que consommatrice, mère de famille, scientifique, et après avoir étudié la question en lisant de nombreux articles et en ayant auditionné des chercheurs, j’ai choisi de retenir ces données scientifiques pour déterminer ma position sur le glyphosate.
Soulignons enfin que le cadre législatif actuel est suffisant pour la mise en œuvre de l’engagement du Président Emmanuel Macron d’une interdiction du glyphosate d’ici trois ans, par un retrait des autorisations de mise sur le marché sur proposition de l’ANSES, tout en s’assurant de l’existence d’alternatives pour les cultures agricoles.
Inscrire l’interdiction du glyphosate d’ici trois ans, dans la seule loi française, affaiblirait la position de la France dans les négociations avec ses partenaires européens, alors même que certains pays étaient farouchement opposés à l’interdiction au bout de cinq ans, décidée à l’automne par la commission européenne.
De nombreux efforts sont actuellement en cours pour réduire davantage l’utilisation des produits phytosanitaires dans l’agriculture. Les agriculteurs sont bien conscients de la nécessité de continuer à faire évoluer les pratiques agricoles et investissent en permanence dans des solutions agronomiques innovantes.
Une mission parlementaire à l’Assemblée nationale, menée par mon collègue député Agir, Antoine Herth, est justement consacrée aux « techniques alternatives » afin de réfléchir à des propositions concrètes et applicables.
2 Commentaires |
Benoit
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Merci pour cette prise de position pleine de bon sens. |
MAX
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TOUT A FAIT D'ACCORD AVEC VOUS. |
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