Mes convictions politiques restent inchangées - 03 février 2020
Le 31 janvier j'étais à Courville-sur-Eure pour ma traditionnelle cérémonie des vœux. Cela fut l'occasion de réaffirmer mes convictions politiques dans un pays qui semble fortement fracturé et dans lequel les hommes et les femmes politiques sont inaudibles. On a l’impression que toute expression va mettre le feu aux poudres et enflammer le pays.
Et puis la vie politique est devenue compliquée.
C’était quand même beaucoup plus simple pour moi, quand il y avait les « méchants » de gauche d’un côté et les « gentils » de droite de l’autre.
Et même s’ils pouvaient y avoir des nuances entre les « gentils », on avait un ennemi commun à combattre, à abattre, « le PS et ses alliés écolo-coco », la vie militante pouvait battre son plein, de façon parfois extrêmement binaire – mais c’était sacrément plus simple. Les partis politiques attiraient, les réunions publiques étaient fréquentées, c’étaient des lieux de rencontres et de débat…
Tout cela a volé en éclat…
Alors, je vous le redis, mes convictions politiques restent inchangées, je suis de droite, je veux toujours que l’on crée la richesse avant de la redistribuer, que l’on fasse plus confiance à l’individu qu’aujourd’hui, que la fiscalité soit moins concentrée sur les classe moyennes, que l’Etat soit moins omni présent, je suis libérale d’un point de vue économique et je suis humaniste.
Et tout en étant vice-présidente du parti politique Agir, allié avec La République en Marche aux Européennes, je suis libre et je continuerai à l’être.
En fait, la politique du gouvernement, c’est un peu le « En même temps » de la campagne d’Emmanuel Macron…
Commençons par ce qui ne va pas :
- Au cœur de mes préoccupations réside le climat social détestable actuel de la France. En 2019 nous avons eu la crise des « gilets jaunes », nous avons maintenant la crise de tous les insatisfaits de la réforme des retraites. Et chaque semaine, nous sommes inondés d’images de violence de plus en plus radicale en marge des manifestations, de personnes défendant les intérêts acquis de leur catégorie, au détriment sans doute de l’intérêt collectif.
- Nous avons aussi une violence inédite, allant jusqu’aux menaces de mort, vis-à-vis des agriculteurs, que ce soit vis-à-vis des éleveurs, par des militants de la cause animale ou vis-à-vis des céréaliers, par des militants pro-agriculture biologique ou aussi par des néo-ruraux alarmés et apeurés dès qu’ils voient un tracteur dans les champs épandre un produit. Cette violence rend le dialogue très compliqué. Mais je salue le travail de la Chambre d’agriculture qui a décidé d’organiser des réunions de rencontres aux 4 coins de l’Eure-et-Loir pour débattre de ces enjeux de voisinage. Petite publicité au passage : la prochaine réunion a lieu lundi prochain 3 février à 19h00 à la salle des fêtes de Landelles.
- La radicalité de la pensée et de l’action n’est pas nouvelle en France, mais elle prend une ampleur inédite depuis des années. Elle est amplifiée par l’usage des réseaux sociaux, qui, du fait des algorithmes de recommandation fait penser à chacun que tout le monde pense comme lui.
- Le lieu du débat public n’est plus le café du commerce ou la réunion publique locale, ou le conseil municipal, le lieu du débat public est Facebook, sans modérateur.
- Tout ceci est à mes yeux, un danger mortel pour notre démocratie – qui doit être fondée sur le dialogue, le débat, mais aussi, il faut le rappeler, le respect du choix de la majorité…
La deuxième inquiétude – qui alimente la première – est que j’ai l’impression que les Français n’ont plus de destin collectif. Que voulons -nous pour notre pays pour demain ? Un pays qui rayonne par sa culture ? (oui, mais laquelle ?) Un pays qui rayonne par son économie ? Un pays qui vit sur ses acquis patrimoniaux ? Que voulons nous construire ensemble pour le XXIème siècle ? Quelles sont les valeurs que nous voulons projeter au XXIème siècle ? Et comment y arriver dans un contexte où nous pouvons légitimement penser, qu’à l’heure de la mondialisation, que ce que veulent et font les autres pays nous est imposé ? C’est tellement vrai dans le domaine de l’innovation et du numérique et cela va tellement vite, que les Français pensent que les politiques au niveau d’un pays sont impuissantes, et qu’il est trop long et trop compliqué de s’entendre au niveau européen.
Tout ceci génère des peurs profondes chez nos concitoyens, de déclassement, de perte de repères culturels, d’incapacité des politiques à donner une vision d’avenir pour notre pays.
Et je dois être honnête avec vous, c’est sans doute sur ce point de vision culturelle et sociétale de notre société que je ne suis pas en accord avec le président de la République. La France n’est pas, par tradition, une société multi-culturelle, et nous devons nous attacher à refonder un destin culturel et national commun. Ce n’est pas uniquement une question d’intégration des populations issues de l’immigration. L’enjeu est encore plus large et la crise des Gilets jaunes a bien illustré une fracture territoriale et aussi culturelle.
Troisième source d’inquiétude, c’est justement cette fracture territoriale profonde entre la France qui semble avoir tout et la France qui se sent abandonnée. On ne peut pas vraiment dire que rien n’est fait pour nos territoires ruraux par ce gouvernement : poursuite des contrats de ruralité, politique cœur de ville, New deal Mobile… mais que voulez-vous, c’est bien tard, et surtout certains sujets de préoccupations majeures ne sont pas traité, je pense en particulier à l’accès aux soins en milieu rural. A chaque fois, quel que soit le gouvernement, nous ne sommes pas écoutés, et là en plus, nous avons l’impression de ne pas être toujours compris.
Alors, comment s’en sortir ? Comment retrouver espoir dans l’action politique et dans nos politiques ? C’est bien ce qui manque aujourd’hui et c’est un sacré challenge.
D’abord, en regardant objectivement ce qui va plutôt mieux en France.
Premier point positif : La France est le pays qui attire le plus d’investissements de sociétés étrangères en Europe. On peut bien sûr remercier les Anglais qui nous facilitent la tâche avec le Brexit, mais on peut aussi dire que les réformes entreprises (de baisses de charges dans les entreprises, de baisse de l’impôt sur les sociétés, de réforme de l’assurance chômage, de flexibilité du marché du travail) et le discours pro entrepreneuriat et pro industrie, ont des résultats. Tant mieux.
C’est aussi une baisse réelle et durable du chômage. Et c’est une bonne nouvelle. Moins de chômage, c’est aussi moins de galère financière pour les ménages français. C’est aussi une augmentation de notre richesse collective en recettes fiscales pour l’Etat comme pour les collectivités.
Et c’est vrai aussi chez nous, et pas exclusivement autour des grandes métropoles
Deuxième point positif : une meilleure compréhension des enjeux d’innovation et du numérique. Et c’est majeur pour la France à la fois d’un point de vue économique, mais aussi d’un point de vue sociétal. Voilà, les enjeux de couverture numérique, d’égal accès au très haut débit fixe ou mobile, sont pris en compte. Tout n’est pas résolu, mais l’objectif et les moyens d’y arriver sont enfin pensés. De même, l’objectif de ne laisser personne en dehors de cette mutation de société (ce que j’appelle la facture numérique sociale) est pris en compte. Les Maisons France Service doivent permettre l’accompagnement de chaque citoyen qui le souhaite pour l’aider dans toutes ses démarches administratives, il ne s’agit pas de tout numériser, mais bien d’accompagner le changement. Et je voudrais saluer le travail de l’Association des Maires ruraux, et John Billard au niveau national sur ce sujet.
Enfin !
Troisième point positif : et là je sens que j’attaque un sujet délicat…les impôts des français ont baissé. En tous cas, c’est ce que disent les chiffres et cela touche forcément une bonne partie de la classe moyenne, des familles. Avec la baisse des impôts sur le revenu, l’exonération progressive de la taxe d’habitation et la suppression pour ceux qui le payait de l’ISF…
Dernier point positif et non des moindres : le fonctionnement efficace de nos collectivités en Eure-et-Loir, et je voudrais en donner un seul exemple, en tant que conseillère départementale, avec Bernard Puyenchet, du canton d’Illiers Combray. Je voudrais tout particulièrement saluer le programme du Conseil départemental, de la politique de revitalisation des Bourg-centre. L’idée est simple mais ambitieuse, sans Bourg-centre dynamique, qui accueille les services de proximité, qui a des logements adaptés, il n’y a pas de dynamisme des autres communes autour, et la vie rurale meurt progressivement. C’est pourquoi le conseil départemental mobilisé plusieurs dizaines de millions d’euros, et fédère la Région, l’Etat et la Caisse des Dépôts pour aider les communes « Bourg Centre », comme Courville sur Eure, Illiers-Combray, Thiron-Gardais, Authon du Perche, La Bazoche-Gouet, Bailleau le Pin… J’ai aussi comme tous les Français confiance dans les maires, qui font un travail formidable pour apporter les services du quotidien, pour nos concitoyens. Je leur souhaite bonne chance dans leur campagne pour les élections municipales.
Voilà quelques exemples qui me permettent de garder espoir dans nos politiques nationaux comme locaux.
C’est ce qui me permet de garder le même enthousiasme à vous représenter à l’Assemblée Nationale, à défendre notre département, nos communes du pays chartrain et du Perche que j’aime tant, à garder la même énergie et la même disponibilité pour m’occuper de vos demandes, d’y mettre aussi tout mon cœur.
Meilleurs voeux
Aucun commentaire |
Laisser un commentaire* |
*En soumettant un commentaire, vous reconnaissez avoir pris connaissance de notre politique de gestion des données personnelles et vous l’acceptez.
|