La députée retourne en classe...immersive ... - 30 mai 2013
Bien souvent déjà, j’ai évoqué dans ces pages l’importance que j’attache à l’éducation, et aux progrès que le numérique peut apporter dans ce domaine.
C’est donc avec grand intérêt que j’ai répondu à l’invitation de la société Microsoft, désireuse de me présenter la «classe immersive», démonstration en conditions réelles de ce que pourrait être une salle de cours dans les années à venir.
Tout d’abord: des PC-tablettes à foison, de toutes marques (sous Windows 8 bien entendu !…) et une classe en plusieurs ateliers, nous avons découvert l’interface permettant aux professeurs de les piloter à distance, de gérer l’affichage pour l’ensemble de la classe (y compris en restreignant certains sites susceptibles de distraire les élèves, réseaux sociaux par exemple), et de travailler sur des sources infinies de documents… C’est finalement peu ou prou l’environnement que l’on retrouve dans les écoles des communes qui ont bénéficié du plan « Ecole Numérique Rurale » en 2009/2010.
Nous avons également découvert une autre interface destinée aux plus jeunes : une projection au sol d’outils pédagogiques que l’on peut activer de manière ludique en se déplaçant dessus : ainsi comme en marchant ou dansant, on peut connecter des "pavés" comprenant des questions arithmétiques et leur réponse, des quizz d’histoire et de géographie, etc.
Bien entendu, l’image 3D ne manquait pas à l’appel, et nous avons découvert des outils « scolairo-ludiques » permettant par exemple de découvrir les ruelles du vieux Paris en relief, pour illustrer un cours d’histoire et présenter les métiers existants au Moyen-âge.
Enfin, l’interface livre/numérique était également représentée via des codes parsemant les manuels qui permettent d’activer une animation en rapport avec le sujet étudié par simple « scan » comme avec un flash code.
Mis à part le sol animé, la plupart des démonstrations vues font finalement appel à des outils simples : pas de nécessité d’avoir des surfaces spécifiques dans une classe, tout passe par des vidéoprojecteurs et des ordinateurs classiques ou spécifiques.
Cependant, l’usage de ces outils implique une classe restructurée c’est-à-dire aménagée autour plusieurs pôles différents : sièges tout autour des tables, «mini amphi », aires dégagées pour l’usage d’outils tactiles etc.
On peut donc penser, à travers cette vision de la classe de demain, qu’elle ressemblera plutôt un « espace multi activités » qu’aux classiques salles de cours avec des rangées de pupitres que nous avons connues. Le travail en équipes sera très souvent pratiqué et la classe fonctionnera sous forme d’ateliers.
Aujourd’hui, en termes de développement de l’informatique à l’école en Europe, la France est 24e sur 27… pourtant, il y a un savoir-faire reconnu : des manuels scolaires « traditionnels » parmi les mieux conçus du monde, un corps professoral extrêmement expérimenté…
Une approche plus moderne – conçue autour de l’univers actuel des enfants – n’aurait elle pas toutes les chances de retenir une meilleure attention des élèves ?
A la veille de l’examen à l’Assemblée Nationale du projet de loi sur la transparence de la vie publique, je tiens à préciser que je ne suis pas actionnaire de la société Microsoft… et que cela fait partie du travail du député que de regarder les expérimentations diverses dans un domaine donné, qu’elles soient conduites par l’administration ou par une société privée.
Loin de moi, l’idée de prescrire une solution technique plutôt qu’une autre mais plutôt d’éveiller l’attention d’une approche plus moderne de l’éducation de nos enfants.
1 Commentaire |
selarl28
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Chère Madame, transparence et microsoft sont loin d'être synonyme, loin s'en faut ! |
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