Invitée à déjeuner avec Mark Zuckerberg, le patron de Facebook… - 11 mai 2019
Vendredi 10 mai, j’ai été conviée à un déjeuner en petit comité, autour de Mark Zuckerberg, le patron de Facebook.
Facebook est un réseau social qui rassemble 2,3 milliards d’utilisateurs dans le monde, dont 35 millions de Français.
Mark Zuckerberg a souhaité rencontrer quatre députés français spécialistes des sujets numériques et le secrétaire d’Etat au numérique, pour échanger avec nous sur la proposition de loi destinée à lutter contre les propos haineux sur internet.
Difficile exercice de lutter contre le déferlement de propos haineux manifestement illicites (liés à la race, à l’orientation sexuelle ou à la religion) sans brider la liberté d’expression. Comment faire appliquer la loi sur Facebook ?
J’ai pu mieux appréhender les moyens mis en œuvre par Facebook pour lutter contre ces contenus, mais également contre les « fausses informations ». Changement clair de stratégie chez Facebook : il s’agit maintenant d’une préoccupation réelle au sein de l’entreprise. Ils savent sans doute que sans apporter une régulation, les pouvoirs publics ne pourront tolérer les conséquences en termes d’atteintes à l’ordre public que représentent la diffusion de « fausses informations » ou de contenus illicites.
Les moyens déployés, grâce au développement d’outils à base d’intelligence artificielle, permettent déjà de supprimer automatiquement les contenus pédo-pornographiques ou d’apologie du terrorisme. Pour les propos haineux, la situation est plus compliquée car il est parfois difficile de caractériser certains propos haineux comme illicite. Cela va dépendre de la culture du pays, de l’utilisation d’une tournure humoristique, de la jurisprudence en la matière…
Aussi, une coopération est engagée avec Facebook et les autres réseaux sociaux pour créer un univers nouveau de régulation, que nous souhaitons efficace mais qui évite un système de censure qui porterait attente à la liberté d’expression…
J’ai notamment demandé à Facebook beaucoup plus de transparence dans leurs actions de suppression de contenus, et rappelé qu’une autorité de régulation doit pouvoir disposer d’un droit d’audit chez Facebook (et chez les autres fournisseurs de services de ce type).
Lors de ce déjeuner, Mark Zuckerberg a affirmé combien le rôle de la France était important pour bâtir un cadre juridique pouvant être repris au niveau européen.
Depuis de nombreuses années, je plaide pour que le numérique soit au cœur de la politique européenne car c’est un sujet qui nous concerne tous et qui nécessite une réponse au niveau « continental ».
Il est essentiel que la France, pays des Droits de l’Homme, puisse être un moteur dans l’élaboration de ces règles. C’est la raison pour laquelle je m’impliquerai à l’Assemblée nationale, dans les semaines qui viennent, sur les travaux relatifs à la proposition de loi destinée à encadrer les propos haineux.
1 Commentaire |
Chartois
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Bravo Laure pour votre contribution en apportant votre témoignage d'élue de la République face à un géant du net, qui plus est, américain. Il est fondamental de construire de nouvelles règles d'échange dans un esprit ouvert. On touche là à la liberté et à la violence. La compréhension mutuelle est indispensable sur des sujets aussi délicats. |
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