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Découverte du centre de recherche EADS Innovation Works. - 28 janvier 2013

J’ai eu la chance, ce mercredi 23 janvier, de pénétrer au cœur d’un des centres de recherche les plus actifs de France, celui de la société EADS à Suresnes. Présente dans 10 pays sur 17 sites notamment en Espagne, en Allemagne, en Angleterre, à Singapour et en Inde, cette société emploie 1000 chercheurs spécialistes de l’aéronautique, de la sécurité, de l’informatique et bien d’autres domaines. Ses innovations sont présentes dans les objets les plus variés que nous utilisons au quotidien : de l’avion à Ipad Apple…

 

Accompagné de ma collègue, sénateur des Yvelines, Sophie Primas, nous avons été accueillies par Monsieur Yann Barbeaux , Madame Anne-Sophie de La Bigne, Madame Ulrike Steihorst et Monsieur Denis Chapuis , qui nous ont guidées au sein de plusieurs laboratoires qui exploitent en parallèle les pistes les plus diverses de la recherche appliquée à l’aéronautique pour le compte des sociétés Airbus, Eurocopter, Atrium et Cassidian.

 

Nous avons découvert que le foisonnement d’idées au sein de cet établissement l’amenait à innover dans des directions parfois imprévisibles et que la rentabilité n’est pas toujours là où on le pensait au moment de l’initialisation du projet.

Par exemple, Monsieur Chapuis nous a cité le cas du besoin de purifier l’eau non potable, seule disponible dans certains aéroports. Cette amélioration aurait permis d’éviter aux avions d’embarquer des tonnes d’eau pendant les longs trajets, en se ravitaillant et en purifiant l’eau plutôt sur place, mais à cette occasion d’autres opportunités commerciales ont vu le jour pour cette technologie spécifiquement développée par EADS : ainsi, elle est désormais commercialisé dans les pays où sévit la sécheresse.

 

Nous avons aussi découvert les contraintes de calendrier d’un fabricant aéronautique : il faut 10 ans pour concevoir un avion que les compagnies aériennes conservent en moyenne 14 ans, mais dont la durée de vie dépasse parfois les 40 ans.

Parmi les projets qui nous ont été présentés citons : la propulsion hybride électrique pour les hélicoptères, l’utilisation de carburants alternatifs et bio, les robots « collaboratifs», la construction de pièces en acier par couches successives, les projets d’aéronefs volant toujours plus vite (Mach 4 et 5) tout en polluant moins, la récupération des éclairs par rayon laser etc.

 

Nous avons visité le laboratoire des spécialistes de la prévention liée à la cyber sécurité, à la recherche de virus, à la sécurisation des systèmes embarqués et la protection des codes contenus dans les appareils vendus exportations : très impressionnant !

 

Puis nous avons découvert le laboratoire où sont étudiés les produits défectueux. C’est aussi un endroit où l’on fait subir les pires traitements aux composants des appareils qui nous transportent, c’est plutôt rassurant !

C’est ici que nous avons découvert les effets pervers de certaines régulations : par exemple la décision de supprimer le plomb dans l’industrie entraîne l’obligation de revoir complètement le système de soudure des composants électroniques. Les succédanés de la méthode traditionnelle posent un nouveau et très couteux problème de fiabilité et ne sont pas moins polluants que le plomb, tout cela pour en économiser quelques grammes. La mesure d’interdiction du plomb pour toute application semble donc être contre-productive !

 

Ensuite, nous avons visité l’endroit où sont simulées les contraintes subies en altitude par les organes d’un aéronef : en bombardant avec un laser les circuits électroniques, on n’y constate les défauts potentiels et les risques encourus.

Enfin, nous avons fait connaissance des robots « assistants d’opérateur » : des machines capables de porter de lourdes charges et de se faufiler dans les coursives des avions sans aucun risque pour les humains qui les entourent.

 

 

 

Nous avons ensuite déjeuné en compagnie de Monsieur Jean Botti, directeur général délégué technologies, qui a exprimé sa satisfaction de travailler dans un marché dynamique, en croissance mais qui n’a pas caché ses préoccupations à propos du poids des mesures administratives que  cette branche d’industrie subissait.

 

Je suis spécialement sensible à ce discours puisqu’il s’agit d’un de mes chevaux de bataille : pourquoi continuons-nous en France à durcir sans raison la réglementation européenne, ce qui a pour résultat immédiat de pénaliser nos industries face à la concurrence internationale et donc de limiter la création du nombre d’emplois industriels en France ?

Le monde n’avance pas à la vitesse de l’administration : Il faut trois mois pour concevoir et construire une usine de composants électroniques en Asie. Chez nous, en France, il faut trois ans : c’est-à-dire exactement la durée d’obsolescence des composants qui y seront fabriqués…

Cependant, les industriels ont salué le système du crédit d’impôt recherche, permettant de maintenir les activités de recherche en France.

 

EADS est une société dont le savoir faire innovant la protège, pour l’instant, de ses concurrents, les Chinois en particulier qui avancent à pas de géant. Seule son avancée technologique lui permettra de garder cet avantage : nous, les politiques, devons tout faire pour leur faciliter la tâche.

4 Commentaires

Eric A.
17/02/2013 10:17

A JCC

Laure de la Raudière a 150 % raison !

Discuter avec un ingénieur éléctronique de 50 ans et il vous expliquera comment a commencé la délocalisation de l'industrie électronique hors de La France !
Ce qui est important, c'est le factuel, le reste, c'est , de grands discours pour se donner bonne conscience !

Je ne dis pas qu'il ne faut pas réfléchir à remplacer certains matériaux que l'on sait dangeureux... (je suis de formation scientifique). Mais attention aux conséquences de décisions prises sans mesurer les conséquences à court et moyen terme !

On veut de l'emploi, mais on ajoute des contraintes aux entreprises françaises de plus en plus importantes qui finissent soit par fermer définivement, soit par délocaliser pour échapper à ces contraintes quasi nulles dans certains pays. C'est paradoxal non ?

Laure de La
Raudière
30/01/2013 09:07

A JCC
Je ne partage pas votre avis: ce n'est pas un remplaçant les quelques milligrammes de plomb contenus dans la soudure d'un circuit imprimé par un produit qui, lui aussi pose des problèmes environnementaux, (quand au même moment, par dérogation, une voiture récente en transporte 15 kilos) que l'on progressera.

En France, on durcit délibérément les réglementations européennes ce qui "plombe", c'est le cas de le dire, notre compétitivité. C'est un fait que je combat depuis longtemps (voir mes billets dont celui du 28 octobre 2010 et mon rapport concernant la simplification des mesures administratives pour l'industrie).

Si nous avons des exigences environnementales spécifiques, il convient de les porter à l'attention des décideurs européens afin que les règles du jeu soient les mêmes pour tous les industriels de l'Union.

JCC
29/01/2013 23:14

Bonjour
Ce qui pénalise notre industrie ce ne sont pas les réglementations sociales et environnementales qui nous protègent mais bien la concurrence déloyale à laquelle nous ont livré nos responsables politiques.

Exemple : Le plomb est un contaminant de l'environnement, toxique et écotoxique dès les faibles doses.Beaucoup des utilisations historiques du plomb ou de ses composés sont désormais proscrites en raison de la toxicité du plomb pour le système nerveux et la plupart des organes (saturnisme). Il a été récemment (2007) montré que - même à faible dose - le plomb a aussi un effet cytotoxique sur les cellules souches du système nerveux central (de même que de faibles doses de mercure ou de paraquat)Source wikipédia

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