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A propos de la réforme des retraites, j'ai cosigné cette tribune parue dans Le Figaro du mercredi 26 mai 2010. - 26 mai 2010

La réforme des retraites est cruciale.

 

C’est l’avenir de notre système par répartition qui est en jeu et à travers lui le maintien du lien social et de la solidarité entre générations.

 

Mais nous ne sauverons le système des retraites que si nous faisons l’effort d’en comprendre la logique ! La retraite par répartition - à laquelle les Français sont attachés – ne peut marcher qu’avec une jeunesse nombreuse et bien formée pour payer les retraites de ses contemporains. Les familles avec deux enfants et plus doivent être au cœur de la réforme sans quoi elle sera injuste et inefficace.

 

Le besoin de financement des retraites est de plus en plus critique et menace la pérennité du système. Si l’on ne change rien, le déficit annuel des retraites sera de 100 milliards d'euros en 2050, selon le scénario médian du Conseil d'orientation des retraites (COR). Quelle est la raison structurelle de ce déficit ?

 

La démographie ! Selon l’INSEE, il n’y aura plus en 2020 qu’1,5 actif pour un retraité et 1,2 actif pour un retraité à l’horizon 2050. Ce problème structurel tient à la natalité insuffisante des trente dernières années. Mais aussi au gonflement artificiel du nombre des retraités par la retraite à 60 ans, issue d'une volonté politique (celle de François Mitterrand en 1982) et non d'un réalisme économique : l’espérance de vie après la retraite est aujourd’hui de plus de vingt ans !

 

La résolution du problème passe inévitablement par le fait de faire sauter le verrou des 60 ans. En trouvant parallèlement des solutions pour l'emploi des seniors. Elle passe aussi par un encouragement à la natalité et par la reconnaissance de l’effort des mères et des familles dans le renouvellement des générations, sans quoi la survie du système sera impossible.

 

S’il y a des injustices aujourd’hui, elles sont en effet d’abord dans la maigreur des droits à pension familiaux, compte tenu de l’apport majeur des familles ayant élevé des enfants à notre système de répartition ! Pour chaque année,

« l’investissement » pour faire grandir la nouvelle génération représente environ 450 Milliards d'euros, dont les parents assurent environ 60% et la collectivité 40 %. Or, selon le Conseil d’orientation des retraites, les droits familiaux à pension ne représentent que 8 % des retraites…

 

Ceux qui contribuent le plus à la pérennité du système sont aujourd’hui ceux qui reçoivent le moins : plus une femme a d’enfants, plus sa retraite moyenne est basse (1122 € pour une femme sans enfants, 818 € pour une mère de 2 enfants, 627 € pour une mère de 4 enfants et plus).

 

Il est urgent de mettre fin à ces injustices. Des mesures concrètes peuvent être mises en œuvre dès aujourd’hui comme une meilleure prise en compte du congé maternité (qui  ne compte pas aujourd’hui comme période cotisée pour la retraite) ainsi qu’un système de bonus à appliquer aux pensions de retraite en fonction du nombre d’enfants élevés. C’est d’ailleurs ce qu’avait promis Nicolas Sarkozy dans son programme de 2007 : allouer « des droits sociaux et des droits à la retraite à ceux qui se consacrent à l’éducation de leurs enfants. » Promesses dont on ne trouve nulle trace dans le document d’orientation remis par le gouvernement…

 

A plus long terme, nous ne ferons pas l’économie d’une réforme systémique avec l’instauration d’un système de retraite unifié et à points. Ce système de retraite que le Parti Chrétien-Démocrate appelle de ses vœux, et où chacun est responsable en ce qui le concerne, est en vigueur en Suède, pays régulièrement présenté comme un modèle en matière de protection sociale !

 

Dans le cadre de ce nouveau système plus juste et pérenne, l’attribution des points pourra se faire pour moitié au prorata des enfants élevés, et pour moitié en fonction des cotisations et impôts versés. Ce renversement de logique, si fort semble-t-il ne constituerait en réalité qu’un simple retour à la logique du système par répartition. Il en est même la condition de survie.


Christine BOUTIN, Présidente du PCD, Ancien Ministre

Jean-Frédéric POISSON, Vice-président du PCD

Jean-François CHOSSY, Député de la Loire

Etienne PINTE, Député des Yvelines

Hervé MARITON, Ancien Ministre, Député de la Drôme, Président du club Réforme&Modernité

Jean-Marc NESME, Député de la Saône et Loire

Jacques REMILLER, Député de l’Isère

Bruno BOURG-BROC, Député de la Marne

André FLAJOLET, Député du Pas-de-Calais

Jean-Pierre DECOOL, Député du Nord

Laure de LA RAUDIERE, Député d’Eure-et-Loir

Bruno RETAILLEAU, Sénateur de Vendée

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