A propos de la « main tendue » - Non, je ne renie pas mon appartenance à la droite mais je revendique le droit de travailler autrement. - 17 mai 2017
Il y a moins de deux semaines, les yeux du monde entier étaient fixés sur notre élection présidentielle : on redoutait la montée de l’extrémisme en France, qui aurait probablement sonné le glas de la construction européenne.
Cette situation est le fruit de trente années de politiques impuissantes à adapter la France au monde qui nous entoure.
Nous n’avons pas su faire les réformes dont notre pays avait besoin. Et nous ne pouvons plus faire de la politique comme avant.
Bruno Le Maire que j’ai soutenu pendant la primaire, puis François Fillon, ont porté cette volonté de changement avec un seul objectif : conduire une politique capable de remettre la France sur les rails.
Les électeurs en ont décidé autrement et mon parti « Les Républicains » n’a pas pu être présent au second tour. Je le regrette profondément, mais il nous faut désormais l’accepter et avancer.
Alors que faire ?
Nous sommes le dos au mur : si des réformes profondes ne sont pas entreprises pendant ce quinquennat, si les résultats ne sont pas aux rendez-vous, alors l’avenir de la France va nous échapper.
J’espère de tout cœur que la droite et le centre remporteront ces élections législatives, car nous avons le programme le mieux à même de relever la France du marasme dans lequel elle s’enfonce, malgré les alternances politiques successives.
Dans l’hypothèse où la droite et le centre n’obtiendraient pas la majorité à l’Assemblée, faut-il considérer, comme nous le faisons depuis trente ans, que tout ce qui se trouve dans le programme de notre adversaire politique est à rejeter par principe ? Non, bien évidemment.
Comment expliquer, alors que nous l’avions inscrit dans notre programme, que nous ne soutiendrons pas le texte de simplification du code du travail ou un retour en arrière sur la loi Taubira ? Comment expliquer que je ne voterai pas une loi de modernisation des pratiques politiques ?
En revanche, sur les points de divergence comme la hausse de la CSG, qui va douloureusement impacter les retraités et les indépendants par exemple ; ou la suppression de la taxe d’habitation qui va priver les communes de revenus précieux et utiles, il faudra que la droite et le centre pèsent fortement pour influencer la politique du gouvernement.
Lundi, Emmanuel Macron a nommé un premier ministre de droite. Par ce geste, il a donné corps à sa conviction - et la mienne aussi depuis longtemps - ainsi qu’au souhait profond des Français, que les politiques doivent travailler autrement et au-delà des clivages partisans.
Je l’ai fait ces dix dernières années, que ce soit à l’Assemblée sur les sujets numériques avec ma collègue Corinne Erhel, ou sur la simplification administrative avec les ministres Thierry Mandon ou Jean-Vincent Placé. Mais je le fais aussi quotidiennement, comme la plupart des élus d’ailleurs, dans ma circonscription où je travaille volontiers avec tous, élus, responsables d’associations, représentants de la société civile qui le souhaitaient, en bonne intelligence et de manière constructive.
C’était le sens de l’appel de lundi : un appel à ne pas tourner le dos à une proposition de travailler autrement.
C’est la condition désormais incontournable : rassembler les Français autour de l’espoir d’une croissance retrouvée, d’une nation renforcée, et du retour du rayonnement de la France sur la scène internationale.
Je veux y croire, avec optimisme, avec ambition, avec bienveillance, parce que je veux la réussite de mon pays. Je me présente à cette élection, dans cet état d’esprit constructif, pour continuer à vous servir.
Alors, sans renier mes convictions de droite et du centre, sans demander, ni souhaiter une investiture « En Marche », j’estime, pour le bien de notre pays et des Français, que nous devons saluer simplement ce geste de rassemblement au-delà des clivages politiques. C’est une main tendue qui porte une espérance : celle d’une politique moins partisane que celle pratiquée depuis des décennies, au service de l’intérêt général.
Tout en restant très vigilante sur les agissements de ce nouveau gouvernement, je choisis l’optimisme et souhaite tous mes vœux de réussite à Edouard Philippe. Je me réjouis aussi de la nomination de Bruno Le Maire, à l’économie. Ma proximité avec lui est un atout pour défendre les dossiers économiques de notre circonscription et de l’Eure-et-Loir et être entendue.
Nous avons tous intérêt à ce que ce quinquennat soit un succès. Je veux une droite intelligente, constructive, ouverte, qui pèsera de tout son poids sur les textes qui viendront en discussion au parlement. Il en va de l’avenir de la France.
Si les électeurs de la troisième circonscription d’Eure-et-Loir m’accordent à nouveau leur confiance, c’est avec volonté et détermination que je porterai les valeurs de la droite et du centre au sein de l’Assemblée nationale, dans une majorité de droite et du centre si telle est le cas, ou dans une démarche constructive si la majorité présidentielle l’emporte.
Il y a tant à faire !
11 Commentaires |
Simon
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Votre volonté, votre désir de changer le monde politique par une modification du système de pensée, permettant de sortir des clivages actuels et de l'encartement cloisonnant et restreignant l'ouverture aux idées communes et constructives qui doivent être adopter, quand elles sont protectrices de l'évolutions constructive et la protection des valeurs de notre pays. |
bleu28
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Bonne analyse |
Christounet28
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Madame la députée, A l’heure où la critique permanente de nos élus et de nos partis politiques est devenue un sport national, il est temps de saluer ici votre courage politique. Vous appartenez à un parti dont vous avez toujours défendu les valeurs, et dont je sais que vous continuerez à le faire. Mais vous avez aussi compris avant tout le monde que nous ne pourrions plus faire de la politique comme avant. Les réformes à mener touchent le cœur de notre société et sont d’une telle importance qu’aucun parti politique n’a la capacité à les mener à bien dans le cadre de l’exercice solitaire du pouvoir. Certains rêvent de refaire le match des présidentielles, d’obtenir la majorité absolue à l’assemblée, et de passer cinq années de cohabitation. Pour ma part je ne le souhaite pas, car une cohabitation est toujours synonyme de crispations et de replis sur soi-même. Or, pour que des réformes difficiles aient la moindre chance d’aboutir, il faut convaincre au-delà du parti qui les porte. |
Eric A.
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Nous ne pouvons qu'adhérer à ce message clair et sans ambiguïté . |
Forêt et bois
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Il faut sortir de ces affrontements stériles qui font le bonheur des extrêmes et qui donne une image corporatiste qui n'a aucun sens et en pleine contradiction avec "l'intérêt supérieur de la Patrie". Je soutien votre position car l'objectif est de faire avancer la France et pas nos intérêts personnels ! bon courage à vous et soyez fière de votre engagement au service de tous les français. |
guigui7
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La France a grand besoin d'aller de l'avant, la démarche de Laure de La Raudière est vraiment l'objectif de construction, sa volonté est de faire gagner La Droite aux législatives, je me réjouis de ce qu'elle n'est pas "en marche" mais bien "LR" |
eugénie28
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Enfin! une élue de bon sens et qui comprend la réalité du terrain. La France a un grand besoin d'avancer. Arrêtons le clivage |
phil
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Vous avez perdu une grande partie de votre électorat, Macron c'est notre ennemi vous l'avez martelé lors du repas annuel de votre association. Maintenant c'est comme bruno vous faites dans la lâcheté moi je suis pas politiquement correct mais je suis de droite et Macron est un monstre donc vous ne devriez plus avoir l'investiture LR quand on appel à voter pour un ennemi puis que l'on commence à lui faire du pied et bien c'est de la haute trahison. Non le programme de la droite n'est pas parfait mais si vous voulez macron et bien aller avec huvard vous ferez la paire. Je ne vous salue pas. |
DURIVAL
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Très déçu par les multiples renoncements des élus LR |
Come&benie
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Bien dit. Nous soutenons cette démarche et ces prises de position très claires! |
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