Il laisse perplexe ce clip promotionnel.

Créer un village artificiel où tout le monde coopère, où des pme/pmi échangent dans une ambiance de convivialité et de co-construction, heureusement que les banques y ont pensé sinon aurait pu se développer l'idée révolutionnaire d'avoir 36000 communes en France avec autant d'acteurs et de projets à financer...

Quand l'imprimerie fut inventée, ceux qui copiaient les manuscrits se sont'ils réjouis de pouvoir répandre à grande échelle le savoir? Non ils voulaient la faire interdire, tout comme il n'y pas si longtemps France Telecom voulait limiter l'expansion d'Internet en France et regardait de haut cette équipe Wanadoo dans laquelle elle ne croyait pas.

Alors c'est quand même ironique de voir tous ces secteurs courir après une innovation, qui s'est en partie construite en réponse à leurs tendances monopolistiques, qu'ils essayent dorénavant de maîtriser en la pensant avec leurs vieux schémas. Il faut craindre qu'ils y arrivent car ils la feront disparaître si elle ne leur permet pas de les transformer réellement.

Et il est clair qu'identifier les talents dans les territoires, les faire monter à la capital ou ils auront la chance de travailler en réseaux sous l’œil d'un patronage "bienveillant", c'est totalement innovant, ça rompt le cycle d'un entre soi et ça n'a rien à voir avec ce qu'on a déjà pu faire auparavant.

Faut'il encore s'étonner que les collectivités s'organisent en caution solidaire pour aller directement chercher l'argent sur le marché et mettent en place des structures type Agence France Locale ? Ou que se développe le crowd funding ou le crédit en peer to peer pour pallier au financement de projets dans lesquels les banques ne se risquent pas : être obligé de réinventer la Bourse parce que le capital est occupé à faire du trading haute fréquence, je crois que c'est une innovation dont on aurait préféré se passer.

Des pépinières, des incubateurs, des labels french techs, ca fait des années qu'on en invente et qu'on en visite : quel résultat ? On n'en finit pas de "start uper", d'essayer de copier l'ADN de la silicon valley en l'implantant tel quel dans un écosystème qui n'est pas le sien. L’intérêt de ce genre de structures est d'apporter aux jeunes pousses des méthodes de management, un business plan et l'écoute essentielle d'investisseurs mais paradoxalement l'innovation canalisée sous cet angle accélère les phénomènes de concurrence entre des secteurs qui y sont déjà fortement soumis, produit de plus en plus de court terme et assèche les crédits en direction d'un tissu traditionnel de pme/pmi qui en aurait pourtant besoin pour innover. On voudrait tuer l'innovation qu'on ne s'y prendrait pas mieux.

Assurément l'amour fou pour le capital étant aussi aussi idiot que sa forte taxation pour le réorienter à sa propre convenance, il faut souhaiter bonne chance à ce projet, mais que les acteurs en question n'oublient pas d'innover dans leur propre domaine sinon l'effet sera le même qu'avec une mondialisation mondialisée : ce sera une simple concurrence interne avec inversion des schémas traditionnels où une banque pilote directement les initiatives par aversion du risque et un Etat occupe le rôle de tiers payeur pour financer la rénovation des logements.