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Lu dans 'le nouvel Obs": l'un des enjeux de la neutralité d'Internet, c'est aussi le ralentissement des services comme "Youtube" - 06 mai 2011

 

Pourquoi l'accès à YouTube est-il de plus en plus lent ?

Jusqu'à 15 minutes pour charger une vidéo ? Le consommateur "paye" le tribut d'une guerre entre fournisseurs d'accès et le géant Google.

 
Le logo de YouTube
 

Les internautes sont de plus en plus nombreux à se plaindre d'un accès extrêmement ralenti au site de partage de vidéos YouTube.

Un ralentissement qui n'est que la partie immergée de la guerre que se livrent les fournisseurs d'accès à Internet et le géant Google.

Alors que le trafic généré par YouTube s'accroît de manière spectaculaire (20 millions de visiteurs uniques en mars en France, contre 3 millions en 2006), les fournisseurs d'accès ne veulent pas être les seuls à payer l'investissement pour de nouvelles infrastructures.

 

"Une stratégie du pourrissement"

"Nous sommes face à un statut quo", commente le blogueur Korben au Nouvel Observateur. Avant d'accuser les fournisseurs d'accès de "s'entendre sur une dégradation de la situation en attendant que Google paye. Le tout au détriment du consommateur !"

Sur son blog, Korben présente différentes vitesses d'accès à YouTube en fonction du temps et des fournisseurs d'accès. Chez Free, Orange et SFR, le chargement des vidéos est perturbé en fonction de l'heure.

"En fin de journée ou le week-end, il faut 5 à 15 minutes pour charger une vidéo standard", souligne le blogueur. Un problème également relevé par l'UFC-Que Choisir, dans de nombreuses plaintes de consommateurs, "surtout chez Free".

Dans le dernier classement d'IP-Label qui juge la qualité de l'accès, Free arrive bon dernier. "Ca fait des mois que ça dure... Les opérateurs jouent une stratégie du pourrissement", s'énerve Korben.

 

Il faut "augmenter la taille du tuyau"

 

Ce problème de connexions ralenties à YouTube s'explique surtout par l'accroissement du nombre de connexions au site.

Les fournisseurs d'accès négocient avec les opérateurs de contenus des "accords de peering" obscurs qui prévoient un échange de bande passante pour un coût nul. Toutefois, avec l'augmentation du trafic et des infrastructures limitées, de tels accords sont impossibles.

Ainsi, lorsque le nombre de connexions, à YouTube par exemple, dépassent un certain seul, le fournisseur d'accès doit acheter de la bande passante supplémentaire pour éviter des ralentissements, et à terme développer les infrastructures.

"La seule solution : augmenter la taille du tuyau", lance Korben. Se pose alors la question du coût, que les fournisseurs d'accès ne souhaitent plus assumer seul. "Les FAI préfèrent laisser pourrir le problème", poursuit le blogueur.

"Nous sommes face à un bras de fer entre opérateurs", confirme Edouard Barreiro de lUFC-Que Choisir au Nouvel Observateur. "Il est normal qu'un géant comme YouTube paye pour le développement du réseau qu'il implique", estime-t-il.

 

Un marché "opaque"

 

L'Arcep, le gendarme des télécoms, doit se pencher sur "un problème qui dégrade la neutralité du net", pointe la députée UMP Laure de la Raudière. Elle rappelle au Nouvel Observateur que dans son rapport, qui sera suivi d'une loi, la proposition n°8 invite les autorités à investiguer sur "les enjeux économiques liés au réseau internet".

"C'est un marché particulièrement opaque", souligne Laure de la Raudière, qu'"il faut peut-être réguler au niveau européen".

 

En ce sens, l'UFC-Que Choisir propose de répondre au problème en créant "une terminaison d'appels data" entre opérateurs. Concrètement, lorsqu'un site génère un grand nombre de connexions, celui-ci se voit facturer l'usage important du réseau par cette "terminaison d'appels". "Le tout de manière très encadrée et très transparente", affirme Edouard Barreiro.

Enfin, dernier point de blocage : la répartition du trafic. "En France, pour aller sur les services Google, tout le trafic passe par Paris", note ainsi Korben.

"Le trafic est mal dispatché", confirme Edouard Barreiro. "Il faut créer de la capillarité", ajoute-t-il, évoquant la possibilité de "créer des 'caches' [mise en mémoire] dans les grandes villes comme Lyon, Bordeaux, Marseille...".

 

R.A.S pour les opérateurs

 

YouTube est le service le plus flagrant où ont lieu des ralentissements. Toutefois ce n'est pas le seul. Selon les informations du Nouvel Observateur, le service de VoD de M6 ou le site d'Apple dédié aux mises à jour pour Mac seraient particulièrement touchés chez certains fournisseurs d'accès.

Pour l'heure, les différents opérateurs se renvoient la balle. Chez Orange, un responsable interrogé par Les Echos "n'observe aucune saturation particulière", affirmant que "certaines vidéos bloquent du côté des serveurs de YouTube". Même son de cloche chez SFR qui "garantit que le trafic est fluide".

Google, propriétaire de YouTube, affirme lui "regarder ce qui se passe", mais que "chez [lui] le service fonctionne très bien".

En attendant, "les gens payent pour un service de qualité auxquels ils n'ont pas accès parce que les FAI et Google ne sont pas foutus de se mettre d'accord", s'indigne Korben.

 

Boris Manenti - Le Nouvel Observateur

 

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Ici , on trouve aussi l'article de Tom's guide à ce sujet.

 


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