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Le 14/2, j’ouvre les rencontres parlementaires du Numérique avec le discours militant que voici : - 14 février 2017

Mesdames, Messieurs,

 

C’est toujours un honneur et un plaisir de co-présider les rencontres parlementaires du Numérique avec mes collègues Corinne Ehrel et Lionel Tardy.

Nous entretenons depuis dix ans maintenant, de belles relations de travail et d’amitié, malgré nos engagements politiques parfois différents.

Nous nous sommes toujours attachées à porter les enjeux du numérique à l’Assemblée Nationale dans un double objectif : faire gagner la France et faire progresser nos collègues dans la compréhension de la mutation de société en cours. Ce n’est d’ailleurs pas tâche toujours aisée, vous le savez. Mais nous sommes de plus en plus nombreux à nous intéresser à ces sujets !

 

Mon combat politique sur le Numérique dure depuis dix ans. Dix années passées à apporter ma pierre à l’édifice du Numérique en France. Nos rencontres, avec vous tous, ont été nombreuses pour porter les enjeux du Numérique dans le débat public, et nous nous sommes retrouvés souvent ensemble pour expliquer, faire de la pédagogie, faire en sorte que la France n’entrave pas avec de nouvelles règles franco-françaises le développement de nos futurs champions, faire en sorte que le logiciel politique soit le bon et que la prise de conscience politique soit à la hauteur des enjeux.

 

Alors où en est-on au bout de dix ans ? Et que doit-on faire maintenant ? C’est bien l’objet de ces rencontres d’aujourd’hui, qui se déroule à la fin d’une mandature.

Avant de laisser la parole à Alain Chagnaud, associé du cabinet Roland Berger, qui va nous présenter les résultats de l'étude sur l’état des lieux numériques de la France, prenons quelques minutes pour faire un point.

 

D’abord je veux saluer devant vous l’initiative du gouvernement de création de la Frenchtech, ce label fédérant le dynamisme entrepreneurial Français, et lui donnant une visibilité internationale, ainsi que l’action de la BPI, qui aux cotés des investisseurs privés, finance de nombreuses start-ups.

 

Je veux aussi saluer la sagesse du gouvernement de ne pas avoir détricoté les bonnes mesures mises en œuvre par les gouvernements de Droite, et notamment le Crédit Impôt Recherche et les Jeunes Entreprises Innovantes. Nous avons en France un écosystème de financement de la recherche et de l’innovation envié dans les autres pays.

 

Alors, soyons honnête aussi, nous ne pouvons que nous réjouir de voir que nos jeunes diplômés préfèrent devenir entrepreneurs plutôt que de rentrer dans un grand cabinet d’audit ou dans un grand groupe du CAC40 – ce qui était le Graal à ma génération ! Ils construisent ainsi la France de demain.

 

Mais il reste beaucoup à faire, énormément devrais-je dire... car c’est toute la société qui se transforme par le Numérique et le sujet est encore resté un sujet d’initiés, laissant une grande partie de l’activité économique ou de l’administration à l’écart de cette transformation.

 

L’état des lieux numériques de la France, c’est comme la progression du rang ministériel du secrétariat d’Etat au numérique lors du dernier remaniement ministériel : « en progrès, mais peut mieux faire ! »

 

Nous pensons, à Droite, avec François Fillon, que l’innovation et le numérique, bien utilisés, rendront le monde plus performant et que l’esprit créatif Français est un atout considérable dans ce siècle de l’innovation, à condition qu’on lui fasse confiance. Cette poussée entrepreneuriale dans le pays est une chance inouïe, nous devons l’encourager, nous devons la conforter, nous devons l’aider, nous devons faciliter le développement de ces entreprises, en leur donnant un terrain de jeux où les règles et l’environnement fiscal seront équivalents à ceux des autres pays européens. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

De ce point de vue, nous proposons dans le prochain mandat, de faire le nécessaire pour retenir les capitaux et les énergies en France, non seulement en supprimant enfin l’ISF, mais aussi en déplafonnant les dispositifs Madelin et en orientant l’épargne vers l’innovation dans les PME. Tout cela, ce sont des recettes simples, concrètes, et dont on sait qu’elles fonctionnent chez nos voisins Européens.

 

Ce ne sont pas simplement les start-ups mais c’est toute la Société Numérique qu’il faut construire. La transformation numérique, c’est une profonde révolution industrielle, culturelle et sociétale. De nombreux chantiers ont été complètement sous-estimés par le gouvernement actuel. J’en veux pur preuve le retard qu’accuse la France dans le déploiement du THD (nous sommes 26ème sur 28 alors que nous étions en bonne position en 2012 – mais nous allons en parler lors de la première table ronde) ou encore dans la numérisation de nos PME : ce sont nos territoires qui souffrent avec le risque de voir certains Français rejeter ces évolutions de société, s’il se sentent abandonnés.

 

Lors du prochain mandat, il faudra impérativement, pour l’unité de notre nation, traiter ces deux sujets, pour que tous les territoires gagnent

 

Et puis, il nous faudra construire une véritable souveraineté numérique au niveau européen : François Fillon l’a évoqué en janvier à Berlin. Cela passe par la maîtrise industrielle de la production des données à l’échelle européenne : microprocesseur, équipement réseau, cloud et code : avec l’Allemagne, construisons l’Europe du Numérique.

Nous proposons aussi de renforcer l’industrie de la Cybersécurité, en prenant sur ce sujet une initiative industrielle européenne qui permettra aux états européens de mieux se défendre dans le cyberespace.

 

 

Ce qui est en jeu, ce ne sont pas que des intérêts économiques qui a eux seuls son bien suffisant pour nous motiver, mais ce sont aussi des choix de sociétés : à l’heure de la prise de décision par des algorithmes d’intelligence artificielle, nous devons définir quelle sera la place des décisions humaines, quelles seront les règles communes de vie de notre société, et au premier rang quelle sera la place de la vie privée et de la solidarité.

 

Nous pensons ensuite que les enjeux d’éducation, de formation professionnelle, de formation continue au numérique sont cruciaux et nous tirons la sonnette d’alarme : que ce soit pour former aux nouveaux métiers ou pour accompagner la transformation des métiers existants, il est urgent de revisiter tous les programmes de formation: le numérique doit s’inviter dans toutes les filières.

Un exemple : les étudiants en médecine n’entendent parler de télémédecine ou d’autres nouvelles technologies qu’à partir de la 7ème année ! Alors même que l’aide au diagnostic par l’analyse des données à base d’algorithme artificielle, va transformer le parcours de soin.

 

Nous sommes aussi convaincus qu’il nous faut transformer notre administration et la rendre aussi simple d’utilisation qu’une plateforme Internet : c’est l’attente de nos concitoyens et nous en avons l’ambition.

 

Nous devons libérer les énergies, faciliter le développement de l’innovation dans tous les domaines. C’est aussi le cas en matière de santé. Aujourd’hui, la France prend du retard, du fait de son carcan administratif et réglementaire en matière de santé. Les décisions ne vont pas au rythme de l’innovation et la peur guide les décisions de l’administration ou du politique. Les progrès et les promesses de l'E-santé restent donc aujourd’hui à l’état d’expérimentation grâce à la pugnacité de quelques médecins.

Nous devons changer de logiciel, faire confiance et responsabiliser les acteurs de terrain, seule façon d’avoir la réactivité nécessaire pour le développement de nouvelles pratiques médicales, porteuses de tant d’espoir pour la population, notamment pour le maintien à domicile, souhait le plus cher de la grande majorité des Français.

 

Mesdames et messieurs, j’ai trop parlé. Vous voyez combien le travail qui reste à faire est gigantesque.

Dans quelques semaines, les Français auront un choix majeur faire pour l’avenir du pays. Ce qui est sûr, c’est que le numérique prendra une importance croissante dans notre société. Alors faisons confiance à un technophile : c’est l’assurance d’une bonne compréhension des enjeux.

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