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À Bercy à la rencontre d’acteurs du service public soucieux de connaître l’impact du numérique sur l’avenir de leurs métiers - 19 septembre 2014

J’ai répondu à l’invitation de « GALILEE.SP », un « Think Tank » composé de représentants de la fonction publique qui s’intéressent, notamment, à l’innovation en matière d'administration publique.

Au cours du petit déjeuner qui s’est déroulé ce 18 septembre au sein du ministère des finances, à Bercy, j’ai ainsi eu l’occasion de présenter les conclusions de mon rapport sur le numérique et plus généralement les conséquences de la révolution Numérique sur le travail de l’administration.

J’y ai rencontré une assistance attentive et fort avertie, composée de fonctionnaires, de responsables d’organisations patronales, de chefs d’entreprise, que j’ai eu peu de mal à convaincre que le système réglementaire actuel protégeait le passé, c’est-à-dire des situations clairement établies, en érigeant des digues de sable contre les courants novateurs de l’économie  (CF : conflits taxis/UBER, hôteliers/AIRBNB etc.) au lieu de bâtir l’avenir.

Comme dans beaucoup de domaines, l’Internet et l'innovation numérique se jouent des intermédiaires ou des cloisonnement de notre société, mettant à disposition des plateformes permettant la connexion directe entre l'utilisateur et le service, en accomplissant des rendements d'échelle importants.
C'est vrai aussi dans l'administration.

Beaucoup de services publics sont aujourd'hui encore cloisonnés en terme de gestion de la demande utilisateur. Quand on déménage par exemple, on doit continuer à faire des démarches administratives auprès de différentes organisations : changement des papiers d'identité et des cartes d'électeur auprès de la mairie, changement de Caisse d'Allocations familiales, inscription auprès du conseil général ou du conseil régional, le cas échéant pour des aides spécifiques (remboursement transport collèges, APA...).

Le numérique peut aider au décloisonnement, provoquant aussi un changement dans les relations entre les utilisateurs et les services publics au sens large. On voit aussi que certaines tâches aujourd'hui doublonées dans plusieurs services administratifs seront supprimées, parfois effectuées par l'utilisateur lui-même. 

Si nous voulons à la fois continuer à avoir un service public de qualité et en même temps réduire les dépenses publiques, il faudra avoir le courage de dire la vérité aux fonctionnaires : avec le numérique, on  aura besoin de moins de personnel d’état sur des positions administratives. 

Nous ne pouvons pas faire l’économie d'une numérisation encore plus complète et décloisonnée du service rendu au public. Pour cela, il faudra rendre l'organisation de l'administration plus «agile» !

Je me réjouis d’avoir eu l’occasion de débattre ainsi avec les acteurs les plus concernés par la nécessaire réflexion que nous devons avoir ensemble pour inventer les services publics de demain.

1 Commentaire

Stenzhorn Gildas
29/09/2014 13:51

Rappelons nous qu'on aime codifier : les normes AFNOR, les certifications ISO, les appellations ou les labels participent de la même intention que 400 000 normes, un code du travail de 3000 pages et des lois en plusieurs volumes. Décentraliser par la haut, recentraliser par le bas , pourquoi pas ? Mais encore faut'il partager les mêmes critères pour être certain que les chemins se croisent et qu'on complète à la place d'empiler.

Au fil des départs en retraite, je ne pense pas que les fonctionnaires restants soient rétifs à faire plus de qualitatif et puissent être payés en conséquence. Si les organismes de formations et de certifications étaient fait en bonne intelligence entre public et privé , il y aurait surement plus de transferts entre ces secteurs et un alignement naturel entre les statuts.

Le service public et privé auraient plutôt à s'enrichir l'un de l'autre : adaptabilité, recherche de process de qualités, réseau pré existant, locaux, etc... il y a un principe de confiance à instaurer, des acteurs à positiver et des outils à partager plutôt qu'à créer chacun dans son coin et qui cloisonneront autrement demain ce qu'on voudrait décloisonner aujourd'hui. Faire activement rencontrer l'offre et la demande plutôt qu'aligner sur le moins disant des entreprises mal dimensionnées à une commande publique mal définie c'est que devrait permettre sans obliger, plus de numérique.

Mais l'insuffler dans un contexte aussi impatient de résultat c'est une solution et aussi un problème : envisagé dans l'optique de supprimer des postes il y a un risque que le numérique se retourne contre nous ( cf tout le dévoiement du lean management qui participe de la même volonté d'optimiser ) et si on espère qu'il désenfle des intermédiaires, il ne faut pas oublier qu'il en est un lui même et que nous risquons de concentrer vers lui ce qu'on pensait avoir déconcentré avec lui. C'est problématique quand ce numérique là on ne le maîtrise pas.

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